Le Body Painting raconté par un béninois : NeilArtdesign

Le Bénin est mon pays d’adoption, j’y suis né, j’y ai grandi et ce pays a fait de moi l’homme que je suis. 

Je suis Ayi Adadé Lionel Géraud, africain et fier de l’être. Mes origines sont directement liées au Togo et au Ghana. J’exprime mon art sous le pseudonyme NeilArtdesign.

Body painter, artiste peintre, mais le pari n’était pas gagné au tout début. 

Je vous livre quelques pages de mon histoire  avec le body painting!

Ayi Adé Lionel Géraud à l’état civil, comment s’est passée la rencontre avec l’art ?

Je suis titulaire d’une licence en génie mécanique et productique.

Après ma licence, j’ai décidé de suivre une formation au centre culturel chinois, c’était en 2019. 

La formation n’a pas abouti à l’avènement du Coronavirus. Le centre a fermé ses portes.

Bien avant tout ceci, j’ai rencontré des personnes du domaine avec qui j’ai appris. Je me suis donc lancé en tant qu’autodidacte. Je réalisais des portraits, de la peinture et après, j’ai fait mon initiation, au body painting, c’est-à-dire la peinture corporelle.

Comment définissez-vous aujourd’hui votre spécialité ?

Aujourd’hui, je peux affirmer que je suis artiste peintre, et body painter. Je suis plus attiré par les motifs, tout ce qui relève des motifs tribaux. Mes dessins définissent mon univers et ma façon de voir la vie.

Que répondez-vous aux personnes qui qualifient de vulgaire le body painting, total body ?

Qu’est-ce que je peux leur répondre ? Je suis conscient de mes capacités, de mes choix, de ce que je vaux et de ce que j’aime. Les avis des uns et des autres ne m’influencent pas dans mes choix.

Je suis fier de ce que je fais et je le fais pour l’art.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Généralement, je m’inspire de la femme, de la nature, des motifs, de la culture africaine. Il y a de la matière à exploiter, des histoires à raconter et des émotions à transmettre à travers le dessin.

Avez-vous le soutien de vos proches dans ce choix de carrière ?

Au début, c’était compliqué. J’étais parti pour faire carrière dans le génie-mécanique et productique. Mes parents n’ont pas accepté cette reconversion professionnelle. Aujourd’hui leur avis sur ce que je fais a évolué. 

Dans un passé encore récent, mon père et mon frère me faisaient parvenir des offres d’emploi en mécanique auxquelles je n’ai jamais postulé.

Ils ont fini par comprendre que j’avais mieux à offrir à travers l’art.

Ils ont compris que c’était ce que je voulais faire.

Vivez-vous du body painting?

Absolument. Depuis 2022, bientôt deux ans, je ne vis que du maquillage, de la peinture, de la décoration murale, des fresques.

J’ai commencé à travailler l’art en 2019. À l’époque, j’enchainais toujours des stages et de petits boulots. 

J’ai occupé des postes, mais je ne me sentais pas à ma place.

J’ai fini par me retirer totalement de ces entreprises pour me concentrer sur ma réelle passion.

Aujourd’hui, je vis de l’art.

À quoi aspirez-vous dans 5 ans, 10 ans, 15 ans ?

J’aimerais voyager avec mon art. 

Me faire connaître à travers le monde. J’ai conscience du potentiel de mon art et je pense humblement qu’il serait plus valorisé hors du Bénin.

J’ai envie de révéler mon art au monde. 

Ce que je fais, tout ce que je dessine porte un message.

Je suis comme un messager. Mes motifs parlent aux gens, ils suscitent en eux de l’émotion, des souvenirs et c’est juste extraordinaire.

J’aimerais étendre mon art à d’autres horizons.

Que vous inspirent les fresques du Port-Autonome de Cotonou et du projet reconduit pour de nouvelles réalisations ?

Je pense que c’est une belle initiative. L’état s’emploie à donner un nouveau visage au pays. Ce projet donne la chance aux artistes d’ici et d’ailleurs de s’exprimer, de faire valoir leur talent et de laisser éclore leur créativité.

C’est un projet à saluer et j’espère faire partir des prochains artistes qui travailleront sur les prochaines fresques. 

Si vous avez la chance de revenir à 10 ans en arrière et de refaire vos choix, seriez-vous toujours artiste body painter ? 

Il y a 10 ans en arrière, j’aurais eu fraîchement mon brevet et je me serais lancé directement dans l’art.

J’ai vécu une partie de mon enfance à Porto-Novo. À l’époque, il y avait un artiste peintre qui me fascinait. Il s’appelait Alinou, mais il est décédé. C’était un ami de mon père avec qui j’aurais voulu apprendre.

Je n’ai pas saisi ma chance très tôt, mais je ne vais pas blâmer ce que je suis aujourd’hui.

J’ai eu la chance de faire les études et même celles supérieures.
Aujourd’hui, je peux faire autant du génie-mécanique que du bodypainting ou de la peinture. 

Quelle a été la situation la plus embarrassante que vous avez vécue pendant une séance de body painting ?

Durant certaines séances, il y a des modèles qui ne coopèrent pas toujours.

Je suis parfois obligé de reprendre tout un motif parce que le modèle a eu un moment de distraction. 

Les pires moments ont été ceux où des modèles ont donné leur accord pour la séance de bodypainting pour finir par se rétracter durant la séance photo. 

Un modèle a été menacé par ses parents pour avoir posé pour une séance painting et photo. Je n’ai pas pu publier les images et c’est quand même très décevant. 

Si on devait vous donner un coup de pouce dans votre activité, quel serait le cadeau idéal ?

Qu’est-ce qui pourrait faire plaisir à un artiste si ce n’est pas le matériel ? Ce seraient des posca, des marqueurs qui permettent de faire la peinture sur le corps. Ça facilite la tâche et les dessins sont plus précis.

Ces matériels me seront d’une grande utilité dans mon travail.

Un cri de cœur à l’endroit de la communauté qui vous suit…

Je dirai tout simplement : Fais ce qui te plaît jusqu’à ce que ça plaise aux autres et pas le contraire.

Ecrit par :

Pamela AHITCHEME

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Pamela AHITCHEME

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