En matière de coiffure visage, M. Nicodème Dagbo est un incontournable en matière de soins capillaires. Président de la fédération hygiène et soins du Bénin et Vice-président de la zone ouest-africaine. Un talent qui a coiffé plus d’un, miss, personnalité publique, cadres et autorités. Marié et père de 4 enfants, 3 garçons et une fille. En 25 ans de carrière, il prépare d’ailleurs la relève pour sa fille. Cette dernière succèdera assurément à la tête des entreprises Nico’s Hair et Design.
Découvrez le parcours peu improbable de ce coiffeur professionnel, visagiste et passionné. Comment se retrouve-t-on à la table des privilégiés quand on naît dans une famille modeste? Entre rapatriement, échec et difficultés notre expert du jour va tracer sa voie et rencontrer les plus grands de son domaine.
GGA: Coiffeur visagiste homme et femme, comment le choix s’est-il fait il y a 25ans?
Je suis née dans une famille assez modeste. Je suis le dernier né d’une famille lésée. J’ai appris à vivre avec les moyens de bord, avec le peu. Je me suis fait un nom grâce à mon courage, à ma détermination et à ma résilience. J’ai fait des rencontres fortuites qui m’ont ouvert des portes qui m’ont construit.
En 1982, je me lance dans la coiffure à 14 ans. J’ai rejoint l’atelier de mon beau-frère en tant que coiffeur barbier, une formation que j’effectue pendant 8 ans. J’obtiens donc mon diplôme et je décide d’aller me perfectionner en coiffure dame, tresses et nattes pour deux ans. Curieux et passionné, je décide d’aller à la source. J’atterris alors à Abidjan où j’officie dans un salon en tant que barbier pendant 5 ans. Une Française m’a découvert fortuitement et m’a donné ma chance à l’hôtel Ivoire d’Abidjan. A l’époque, un grand centre commercial devrait être inauguré au deux-plateau SOCOCE. Le salon de coiffure m’a été confié à l’époque. Avec mes économies, j’ai pris mon envol pour l’Europe. Les choses ont mal tourné et j’ai été rapatrié.
J’ai rejoins alors le Bénin mon pays d’origine.
GGA: Quelles sont les spécialités du Salon Nico’s Hair ?
Le Salon Nico’s propose avant tout des soins capillaires. Nous sommes spécialisé dans la décoloration, le détartrage de cheveux, les permanentes, les coupes et l’entretien des barbes. Ce sont des spécialités qui sont très prisées sur le marché.
GGA: Comme le magazine Bénin Couleurs vous l’a demandé il y a 10 ans aujourd’hui, pourquoi avoir choisi d’ouvrir votre salon sur les sites Erevan?
Le coup du sort. J’étais le coiffeur du propriétaire du supermarché et de sa famille. Lorsque le projet du premier site a été lancé à Cotonou, il m’a proposé d’ouvrir mon propre salon sur place. J’ai été surpris, je n’avais pas de ressources, ni les fonds pour payer le local. Ils m’ont accordé une marge de 5 mois pour payer les frais.
J’ai aménagé le site grâce à l’aide d’un ami que je garderai anonyme mais à qui je dois l’envol de Nico’s Hair. Aujourd’hui, le parcours est tout tracé et l’aventure avec Erevan ne cesse de progresser. Le salon est ouvert sur le nouveau site de Calavi et prochainement sur le site de Ouidah. J’y proposerai avec mon équipe, mon savoir-faire en matière de soins capillaires pour les bien-être des uns et des autres.
GGA: Miss France 2014, Abou Nidal de Genève, Dibi Dobo, Pamela Nze Asseko, vous avez sublimé bons nombres de personnalités, célébrités, quel est le plus beau souvenir de votre parcours?
Mon plus beau souvenir a été la rencontre avec le coiffeur personnel de l’ancien président américain, Barack Obama. Ce dernier vivait à Chicago et j’ai eu la chance de le rencontrer. Il a été pour moi un motivateur et un modèle. J’étais curieux et à la fois impressionné. Je partageais ce rêve de coiffer un président en fonction. Ce rêve s’est réalisé il y a quelques années. Le secret professionnel ne nous permet pas de révéler l’identité des personnalités que nous coiffons.
GGA: Quand on parle de la Côte d’Ivoire, qu’est-ce que ce pays vous évoque?
La Côte d’Ivoire est mon deuxième pays. Il a fait de moi ce nom que je porte aujourd’hui. Je suis ivoirien par alliance puisque mon épouse est ivoirienne. Je suis reconnaissant pour toutes les opportunités que ce pays m’a offertes.
GGA: Nous sommes à une ère où la tendance nappy s’impose. Quelle lecture faites-vous de cet élan, cette revendication du naturel africain?
Quand je fais une comparaison, je dirai que la tendance est à encourager malgré les difficultés qui y sont liées. Il y a très peu de produits qualifiés qui répondent aux besoins des cheveux crépus. Il faut se référer aux produits importés de la zone anglophone de l’Afrique ou aux laboratoires occidentaux. Les femmes ont donc du mal à peigner leurs cheveux, à les entretenir et à les coiffer. Les soins capillaires que nécessitent les cheveux crépus demandent beaucoup d’investissement. A bout, elles en viennent au défrisage et perdent donc le naturel de leurs cheveux.
GGA: Si vous avez un mot à l’endroit de votre clientèle…
Je remercie ma chaleureuse clientèle pour le soutien, la loyauté et la fidélité. J’encourage les initiatives de la jeunesse pour ce secteur auquel nous appartenons.
Merci à tous.
Nicodème DAGBO pour GreenGlow Afrika