Un homme au service de la beauté et du bien-être féminin

Pourquoi voulez-vous sauvegarder un champ qui normalement devrait-être ouvert aux hommes? C’est la question à laquelle l’esthéticien a confronté les membres de notre rédaction. Notre expert casse tous les clichés et brise les tabous autour du métier de la beauté en général et celui de l’esthétique en particulier. Il détient un parcours assez atypique. Partir de ses compétences en histoire et archéologie pour faire carrière et laisser ses empreintes dans le domaine de l’esthétique.

Découvrez Malick DJODI OROU, marié, père de deux enfants, esthéticien de son état et référence dans l’univers de la beauté.

GGA: Pourquoi avez-vous choisi cette orientation professionnelle?

C’était dans les années 1990 où tout était difficile, le pays était sous ajustement structurel.  L’avenir était totalement assombri. En troisième année d’histoire et d’archéologie, mon professeur d’histoire de l’art, Joseph ADANDÉ, va alors créer le déclic en moi. Nous étions une quinzaine révoltée et près à changer la donne. Il nous a alors mis face à la réalité. L’état ne recrutait plus et il fallait trouver une issue.

Je rencontre dans la période Mme Alima ABOUDOU, esthéticienne de formation et qui souhaitait ouvrir une école en esthétique. Par curiosité, je me suis présentée aux journées portes ouvertes.

Mon destin va se sceller ce jour, où je rencontre Madame Salembier à l’accueil. Elle saisit ma main et s’exclame ‘’Wao! Quelle main!’’. Vous serez bon pour la profession. Elle crée tout de suite une envie d’explorer ce milieu que je pensais être réservé aux femmes. J’ai eu le soutien de mes parents depuis ce jour. Le fils de chirurgien se lance donc dans un secteur qui lui est totalement inconnu. J’étais à la fois étudiant de l’Institut régional des techniques esthétiques et cosmétiques appliquées  (IRTECA) et étudiant à l’Université.

 

Je finis les deux années de formation, j’obtiens ma licence. J’intègre alors le marché de l’emploi et il fallait trouver un emploi. La toute première opportunité qui se présente à moi, est la gestion d’un glacier. J’étais alors gérant et à la fois fabricant de crème glacée. Une formation que je vais alors faire à Abidjan en Côte d’Ivoire pour enfin servir au maquis ‘’Trait d’union’’.  Je deviens donc employé d’une amie de la famille.

Mme Salembier va alors me recontacter et m’offrir l’opportunité de compléter ma formation à Bruxelles. C’est grâce à elle que j’ai pu intégrer la fédération internationale de l’esthétique et cosmétique.

Je rentre alors au pays pour redonner un nouveau visage à l’IRTECA qui n’existait déjà plus à cette époque. Malick D va alors porter l’empreinte de cette école pour encadrer des jeunes passionnés par ce domaine d’activité.

Je pose donc mes valises au Bénin pour ma famille, mes enfants et pour la nouvelle école.

GGA: Quelle est aujourd’hui votre plus grande réussite professionnelle?

Exercice pratique à l'institut Malick D

Ma plus grande fierté aujourd’hui, c’est d’avoir pu aider un bon nombre de jeunes comme moi à l’époque. Il faut quand même laisser une trace dans tout ce qu’on fait et pendant qu’on en a encore la chance. Il y a des personnes qui ont cru en moi, j’aimerais retourner la pareille.

La signature Malick D est aujourd’hui incontournable dans le milieu. Nos filles sont très demandées dans les spa et les centres d’esthétique de la place.

C’est pour moi une très grande fierté.

GGA: Quelle est la marque de fabrique de l’institut Malick D?

Malick D est réputé pour plusieurs soins et spécialités. Les massages bien-être de civilisation et plus encore. Notre diversité fait de nous une référence pour ces grands centres où nos filles sont employées.

GGA: Quelle réflexion faites-vous de la floraison des instituts et centres de beauté sur le marché béninois?

C’est bien que les gens comprennent que le secteur de la beauté est porteur d’emploi et d’avenir. Nous avons formé des gens qui aujourd’hui sont encore sur le marché et qui forment à leur tour. C’était plus difficile à notre époque mais aujourd’hui la floraison de ces centres témoignent de l’ouverture du marché.

Mais le hic, ce n’est pas parce qu’on est professionnel, qu’on est formateur. Je sais faire ne veut pas dire que je peux former. C’est l’une des difficultés que nous rencontrons dans ce secteur.

Malick D et ses apprenantes dans son institut de beauté

Tout est une question de parcours et d’expérience.

L’institut Malick D par exemple propose une formation européenne adaptée aux réalités africaines. Nous apprenons à nos élèves à décrire leur différente prestation. Et ceci résulte des clauses de la fédération à laquelle j’appartiens. Celle-ci exige un niveau de formation élevé. Je propose une formation à prix dérisoire comparativement à ce que la corporation exige. Nous nous adaptons aux réalités africaines pour donner le meilleur.

Les formations de courte durée existent sur le marché. Mais pour le cas de figure, on ne peut pas être un esthéticien visage et corps complet en 3 ou 6 mois.

Les acteurs du secteur pensent à démocratiser les formations. C’est un fait mais il n’est pas forcément une bonne idée. Néanmoins, nous y croyons. Nous menons le combat au niveau de l’ANEB. Nous y arriverons.

GGA: Avec vos expériences professionnelles, pouvez-vous affirmer aujourd’hui que vous êtes au sommet de votre art?

En mesure d’affirmer que je suis au sommet de mon art? Non! Je ne pense pas être au sommet de mon art. Il y a beaucoup de projets mais qui sont freinés par la situation économique du pays. Je n’ai pas encore fini, je veux prouver qu’avec l’esthétique on peut faire du bien-être et du business. Le Bénin a des ressources naturelles qui peuvent être exploitées dans le domaine de l’esthétique pour le bien-être.

GGA: Quelles sont les perspectives de Malick D ?

Malick D veut se battre pour qu’on instaure tout au moins le Brevet, le Bac et pourquoi pas la licence professionnelle en esthétique. Ça existe sous d’autres cieux, il est grand temps pour nous au Bénin.

Personnellement, j’ai choisi de profiter de ma retraite à Parakou, ma ville natale. Et dans cette ville, je déploierai mes projets de retraite.

GGA: Est-ce que votre métier a eu un impact sur votre vie personnelle? 

Facile! Ça a été facile! J’ai rencontré beaucoup de clientes en Afrique comme en Europe. Les remarques étaient très osées par moment. Mais il fallait y croire. Tout est dans la conviction, la passion, pensez plus loin que son cou. J’ai fait un choix et je l’ai totalement assumé.

J’ai commencé à travailler avant de me marier. Celle que j’ai choisie savait déjà ce qu’impliquerait mon métier.

Elle m’a choisi malgré les réalités. Mon épouse m’a soutenu et ma famille également.

Un mot de la fin…

Mme Nadine Salembier

Je pense avec beaucoup d’émotions à Madame Salembier. Malheureusement elle est décédée il y a 3 ans. Cette dame a cru en moi et m’a donné tout ce que je sais faire aujourd’hui. Que son regard nous porte depuis là où elle se trouve.

Je pense également à Mme Alima ABOUDOU, ma directrice. Avec son époux, ils m’ont soutenu et m’ont porté haut.

A toutes ces personnes qui ont cru en mon potentiel à cette époque où je n’étais qu’un jeune.

A mes clients, les tous premiers, à toutes ces personnes, je ne vais pas citer de noms. Je pense que chacun doit pouvoir se reconnaître.

A ma femme, mes enfants, mes élèves et leur parent pour leur soutien et leur loyauté.

Pour moi c’est heureux d’entendre ces parents nous remercier pour la formation donnée à leurs enfants.

J’aime mon pays! Je n’ai pas encore fini.

Vous croyez en moi, je suis disposé, j’ai plein d’idées. Il faut qu’on atteigne le sommet, qu’on fasse quelque chose pour notre pays.

Mr Malick DJODI OROU pour GreenGlow Afrika

Ecrit par :

Pamela AHITCHEME

Ecrit par

Pamela AHITCHEME

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